dimanche 29 mars 2015

Babil babel One
Aquarelle, collage et technique mixte
format 13/30

sous verre

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Quand les mah.

quand les mah.

Les marécages,

Les malédictions,

Quand les mahahahahas,

Les mahahamaladihahas,

les matratrimatratrihashas,

Les hondregordegarderies,

Les honcucarachoncus,

Les hordanaploplais de puru para puru,

Les immonceptables glosses,

Les poids, les pestes, les putréfactions,

Les nécroses, les carnages, les engloutissements,

Les visqueux, les éteints, les infects,

Quand le miel devenu pierreux,

Les banquises perdant du sang,

Les juifs affolés rachetant le Christ, précipitamment,

L'Acropole, les casernes changées en choux.

Les regards en chauve-souris, ou bien en barbelés, en boite à clous,

De nouvelles mains en raz de marée.

D'autres vertèbres faites en moulin à vent.

Le jus de la joie se changeant en brûlure. 

 

Les caresses en ravages lancinants, les organes du corps les mieux munis en duel au sabre.

Le sable à la caresse rousse se retournant en plmb sur tous les amateurs de plage.

Les langues tièdes, promeneuses passionnées se changeant soit en couteaux, soit en durs cailloux,

Le bruit exquis des rivières qui coulent se changeant en forêts de perroquets et de marteaux-pilons.


Quand l'Épouventable-Implacable se débondant enfin,

Assoiera ses mille fesses infectes sur ce Monde fermé, centré, et comme pendu au clou.

Tournant, tournant sur lui même sans jamais arriver à s'échapper,

Quand, dernier rameau de l'Être, la souffrance, pointe atroce, survivra seule, croissant en délicatesse,

De plus en plus  aiguë et intolérable...et le Néant têtu tout autour qui recule comme la panique....

Oh! Malheur! Malheur!

Oh Dernier souvenir, petite vie de chaque homme, petite vie de chaque animal, petites vies punctiformes!

Plus jamais,

Oh! Vide!

Oh! Espace! Espace non stratifié...Oh!

Espace.

Espace!

L'Avenir. Henri Michaux 1929

A noir, E blancE, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d'ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;
O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! -
A. Rimbaud

 

 

Manhattan Project

Aquarelle, collage et technique mixte
Format 13/30
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J'ai entendu des gens demander : mais où est le jardin d'Eden ?
Mais voyons, il est partout sur cette terre : sous les voies ferrées et les autoroutes, sous son revêtement fatigué et ses détritus,
la terre entière est le jardin d'Eden 



En 1626, Pierre Minuit, gouverneur de la Nouvelle-Belgique, se rend célèbre en achetant l'île de Manhattan aux Indiens Manhattes, en échange de verroterie et autres colifichets, pour l'équivalent de 60 florins (24 dollars).
Entre légende et histoire....à lire 
les origines de New york



Anarkia
Aquarelle, collage et technique mixte
format: 13/30
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L'Anarchie Joyeuse 

Beaucoup pensent que l’anarchisme, c’est la violence et le chaos alors que c’est juste l’inverse ! C’est, pour moi, un moyen d’arriver à l’harmonie. Quand on arrêtera d’élire des gens qui pensent à notre place, la société se portera mieux.
Je croise de nombreuses personnes qui se sentent nourris, grandis et équilibrés par la lutte et par cette vie de partage. Et je reste persuadée que le changement doit venir de l’action de chacun. »
interview reporterre

et pour le plaisir , un magnifique Léo ferré

vendredi 27 mars 2015

Linou LNA




Aquarelle et collage et technique mixte
format 8F

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"...chaque fois que l'on raconte un conte de fée, la nuit s'installe. 

 Quels que soient le lieu, l'heure, la saison, la narration d'un conte fait toujours se déployer au dessus de ceux qui l'écoutent un ciel constellé d'étoiles où vient luire une lune blanche. Quand l'histoire tire à sa fin, la pièce est parfois emplie des lueurs de l'aube, à moins qu'il n'y demeure un éclat d'étoile ou une effilochée de nuages issue d'un ciel d'orage. Et ce qui est ainsi laissé derrière, c'est le don qui va être utilisé, le don qui va servir à faire de l'âme".
Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estés


mercredi 25 mars 2015

Ath'ée

Aquarelle, collage et technique mixte
format: 20/20 
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Pater noster

Notre Père qui êtes aux cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terrre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit canal de l'Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son Océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuilleries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Éparpillées
Émerveillées elles-même d'être de telles merveilles
Et qui n'osent se l'avouer
Comme une jolie fille nue qui n'ose se montrer
Avec les épouvantables malheurs du monde
Qui sont légion
Avec leurs légionnaires
Aves leur tortionnaires
Avec les maîtres de ce monde
Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres
Avec les saisons
Avec les années
Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l'acier des canons.

Paroles", Jacques Prévert

Macro'n Magnus

Aquarelle, collage et technique mixte
format 20/40
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Descend de là ...tout de suite

tableau réalisé au moment du passage en force de la loi macron.
avec en petit plus

Tango de la muerte
Aquarelle, collage et technique mixte
format : 13/18 
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Foutaises (court metrage de Jean-Pierre Jeunet)

C'est le tango des bouchers de la Villette

C'est le tango des tueurs des abattoirs
Venez cueillir la fraise et l'amourette
Et boire du sang avant qu'il soit tout noir

Faut qu' ça saigne
Faut qu' les gens ayent à bouffer
Faut qu' les gros puissent se goinfrer
Faut qu' les petits puissent engraisser
Faut qu' ça saigne
Faut qu' les mandataires aux Halles
Puissent s'en fourer plein la dalle
Du filet à huit cent balles
Faut qu' ça saigne
Faut qu' les peaux se fassent tanner
Faut qu' les pieds se fassent paner
Que les têtes aillent mariner
Faut qu' ça saigne
Faut avaler d' la barbaque
Pour êt'e bien gras quand on claque
Et nourrir des vers comaques
Faut qu' ça saigne
Bien fort

C'est le tango des joyeux militaires
Des gais vainqueurs de partout et d'ailleurs
C'est le tango des fameux va-t-en guerre
C'est le tango de tous les fossoyeurs

Faut qu' ça saigne
Appuie sur la baïonnette
Faut qu' ça rentre ou bien qu' ça pète
Sinon t'auras une grosse tête
Faut qu' ça saigne
Démolis en quelques-uns
Tant pis si c'est des cousins
Fais-leur sortir le raisin
Faut qu' ça saigne
Si c'est pas toi qui les crèves
Les copains prendront la r'lève
Et tu joueras la Vie brève
Faut qu' ça saigne
Demain ça sera ton tour
Demain ça sera ton jour
Pus d' bonhomme et pus d'amour
Tiens ! Voilà du boudin ! Voilà du boudin !
Voilà du boudin !

Boris Vian

Vent d'Est

Aquarelle , collage et technique mixte
Format: 20:40
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L’été vient. Mais il ne vient que pour ceux qui savent attendre, aussi tranquilles et ouverts que s’ils avaient l’éternité devant eux.

Rainer Maria Rilke


Je t’écris ô mon Lou


Je t’écris ô mon Lou de la hutte en roseaux
Où palpitent d’amour et d’espoir neuf coeurs d’hommes
Les canons font partir leurs obus en monômes
Et j’écoute gémir la forêt sans oiseaux
Il était une fois en Bohême un poète
Qui sanglotait d’amour puis chantait au soleil
Il était autrefois la comtesse Alouette
Qui sut si bien mentir qu’il en perdit la tête
En perdit sa chanson en perdit le sommeil
Un jour elle lui dit Je t’aime ô mon poète
Mais il ne la crut pas et sourit tristement
Puis s’en fut en chantant Tire-lire Alouette
Et se cachait au fond d’un petit bois charmant
Un soir en gazouillant son joli tire-lire
La comtesse Alouette arriva dans le bois
Je t’aime ô mon poète et je viens te le dire
Je t’aime pour toujours Enfin je te revois
Et prends-la pour toujours mon âme qui soupire
Ô cruelle Alouette au coeur dur de vautour
Vous mentîtes encore au poète crédule
J’écoute la forêt gémir au crépuscule
La comtesse s’en fut et puis revint un jour
Poète adore-moi moi j’aime un autre amour
Il était une fois un poète en Bohême
Qui partit à la guerre on ne sait pas pourquoi
Voulez-vous être aimé n’aimez pas croyez-moi
Il mourut en disant Ma comtesse je t’aime
Et j’écoute à travers le petit jour si froid
Les obus s’envoler comme l’amour lui-même
10 avril 1915.
Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou (1915)
Poème dédié à la Comtesse Louise de Coligny, dite Lou.


Les larmes se ressemblent


Dans le ciel gris des anges de faïence
Dans le ciel gris des sanglots étouffés
Il me souvient de ces jours de Mayence
Dans le Rhin noir pleuraient des filles-fées
On trouvait parfois au fond des ruelles
Un soldat tué d’un coup de couteau
On trouvait parfois cette paix cruelle
Malgré le jeune vin blanc des coteaux
J’ai bu l’alcool transparent des cerises
J’ai bu les serments échangés tout bas
Qu’ils étaient beaux les palais les églises
J’avais vingt ans Je ne comprenais pas
Qu’est-ce que je savais de la défaite
Quand ton pays est amour défendu
Quand il te faut la voix des faux-prophètes
Pour redonner vie à l’espoir perdu
Il me souvient de chansons qui m’émurent
Il me souvient des signes à la craie
Qu’on découvrait au matin sur les murs
Sans en pouvoir déchiffrer les secrets
Qui peut dire où la mémoire commence
Qui peut dire où le temps présent finit
Où le passé rejoindra la romance
Où le malheur n’est qu’un papier jauni
Comme l’enfant surprit parmi ses rêves
Les regards bleus des vaincus sont gênants
Le pas des pelotons à la relève
Faisait frémir le silence rhénan
Louis Aragon, Les Yeux d’Elsa
Vertige de l'Amour

Aquarelle , collage et technique mixte
Format 20/40
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LE CIL DU LOUP (conte)


Si tu ne vas pas dans les bois,
jamais rien n'arrivera, jamais ta vie ne commencera.

- Ne va pas dans les bois, disaient-ils, n'y va pas.
- Et pourquoi donc ? Pourquoi n'irais-je pas ce soir dans les bois ?
demanda-t-elle.
- Dans les bois vit un grand loup, qui mange les humains comme toi.
Ne va pas dans les bois, n'y va pas.

Bien sû, elle y alla.Elle alla malgré tout dans les bois et bien sûr,
comme ils avaient dit, elle rencontra le loup.

-On t'avait prévenue, fît le choeur.
- C'est ma vie, rétorqua-t-elle.On n'est pas dans un conte de fées.
Il faut que j'aille dans les bois.Il faut que je rencontre le loup,
sinon ma vie ne commencera jamais.

Mais le loup qu'elle rencontra était pris au piège.
Dans un piège était prise la patte du loup.

- Viens à mon aide, viens à mon secours ! Aïe,aïe,aïe ! s'écria le loup.
Viens à mon aide, viens à mon secours et je te récompenserai comme
il se doit.Car ainsi font les loups dans ce type de contes.
-Et comment serais-je sûre que tu ne vas pas me faire mal ?
interrogea-t-elle _c'était son rôle de poser des questions.Comment serais-je sûre que tu ne vas pas me tuer et me réduire à un tas d'os ?
-La question n'est pas le bonne, dit ce loup-ci.
Tu dois me croire sur parole.Et il se remit à gémir et à crier :

Oh, là, là ! aïe, aïe, aïe !
Belle dame
Il n'y a qu'une question qui vaille
Ououououououh
eheheheheheh
laaaaaaaam !

- C'est bien, le loup, je prend le risque.Allons-y ! Et elle écarta les mâchoires du piège.Le loup retira sa patte, qu'elle pansa avec des herbes et des plantes.
- Oh, merci, aimable dame, merci, dit le loup, soulagé.
Et, parce qu'elle avait lu trop de contes d'un certain type, le mauvais, elle s'exclama :
- Allons, finissons-en.Tue-moi. Maintenant.
Mais ainsi le loup ne fit-il pas.Pas du tout.
Il posa la patte sur son bras.
- Je suis un loup qui vient d'ailleurs,
un loup qui vient d'un autre temps, dit-il.

Et il s'arracha un cil, puis le lui offrit en disant :
-Sers-t'en avec discernement. Désormais tu sauras ce qui est bon et ce qui ne l'est guère ; il te suffit de voir par mes yeux pour voir clair.

Tu m'as permis de vivre
Et pour cela
je t'offre de vivre ta vie
comme jamais tu ne le fis.

Souviens-toi, belle dame,
Il n'y a qu'une question qui vaille
Ououououououh
eheheheheh
laaaaaaaaam

Ainsi revint-elle au village
Ravie d'être encore en vie
Et cette fois, quand ils disaient
"Reste ici, marions-nous"
Ou "Fais ce que je te dis"
Ou " Dis ce que je te dis de dire,
Surtout n'aie aucun avis"
Elle portait à son oeil le cil du loup
Et voyait à travers lui
Leurs véritables motivations
Comme elle ne l'avait jamais fait.
Alors quand le boucher
Posa la viande sur la balance
Elle vit qu'il pesait son pouce avec.
Et quand elle regarda son soupirant
Qui soupirait "Je suis parfait pour toi"
Elle vit que ce soupirant-là
N'était pas bon pour elle
De sorte qu'elle fut à l'abri
Sinon de tous les malheurs du monde
Du moins d'une grande partie.

Plus encore : non seulement cette nouvelle façon de voir lui permit de distinguer le cruel et le sournois, mais son coeur ne connut plus de limites, car elle regardait tout en chacun et l'évaluait grâce au don du loup qu'elle avait sauvé.

Et elle vit le gens de bonté vraie
Et elle s'en approcha
Elle trouva le compagnon
De sa vie et resta près de lui,
Elle distingua les êtres de courage
Et d'eux se rapprocha,
Elle connût les coeurs fidèles
Et se joignit à eux,
Elle vit la confusion sous la colère
Et se hâta de l'apaiser,
Elle vit l'Amour briller dans les yeux des timides
Et tendit la main vers eux
Elle vit la souffrance des collets montés
Et courtisa leur sourire,
Elle vit le besoin chez l'homme sans parole
Et parla en son nom
Elle vit la foi luire au plus profond
De la femme qui la niait
Et la raviva à la flamme de la sienne.
Elle vit TOUT
Avec son cil de loup,
Tout ce qui est vrai,
Tout ce qui est faux,
Tout ce qui se retournait contre la vie
Et tout ce qui se tournait vers la vie,
Tout ce qui ne peut se voir
Qu'à travers le regard
Qui évalue le COEUR avec le COEUR

C'est ainsi qu'elle apprit que ce que l'on dit est vrai : le loup est le plus avisé de tous.Et si vous prêtez l'oreille, vous entendrez que le loup, lorsqu'il hurle, est toujours en train de poser la question la plus importante.

Non pas " Où est le prochain repas ?"
Ni "Où est le prochain combat ?"
Ni "Où est la prochaine danse ?"
Mais la question la plus importante
POUR VOIR A L'INTERIEUR,
pour estimer la valeur de TOUT ce qui vit,

Ououououououh
eheheheheh
laaaaaaaaam ?
Ououououououh
eheheheheh
laaaaaaaaam ?
Où est l'âme ?
Où est l'âme ?

Va dans les bois, va.
Si tu ne vas pas dans les bois, jamais rien n'arrivera,
jamais ta vie ne commencera.
Va dans les bois, va
Va dans les bois, va
Va dans les bois, va.

Extrait de "The Wolf's Eyelash"
poème en prose de C.P.Estès
Atala ou les amours de deux sauvages dans la forêt



Aquarelle, collage et technique mixte
Format 18/24
Zamba Nawak
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Atala

François-René de Chateaubriand

Une idylle dans la nature

Atala se passe en Amérique du Nord, au début du xixe siècle. Le narrateur est Chactas, un vieil Indien qui évoque pour René – un jeune Français – un épisode douloureux de sa jeunesse. Capturé par une tribu ennemie, il a été sauvé du bûcher par Atala, la fille du chef, qui s'est éprise de lui. Les jeunes gens s'enfuient et vivent une idylle chaste dans une nature accueillante.

Extrait
Atala me fit un manteau avec la seconde écorce du frêne, car j'étais presque nu. Elle me broda des mocassines(1) de peau de rat musqué avec du poil de porc-épic. Je prenais soin à mon tour de sa parure. Tantôt je lui mettais sur la tête une couronne de ces mauves bleues que nous trouvions sur notre route, dans des cimetières indiens abandonnés ; tantôt je lui faisais des colliers avec des graines rouges d'azalea, et puis je me prenais à sourire en contemplant sa merveilleuse beauté.
Quand nous rencontrions un fleuve, nous le passions sur un radeau ou à la nage. Atala appuyait une de ses mains sur mon épaule, et, comme deux cygnes voyageurs, nous traversions ces ondes solitaires.
Souvent, dans les grandes chaleurs du jour, nous cherchions un abri sous les mousses des cèdres. Presque tous les arbres de la Floride, en particulier le cèdre et le chêne vert, sont couverts d'une mousse blanche qui descend de leurs rameaux jusqu'à terre. Quand la nuit, au clair de la lune, vous apercevez sur la nudité d'une savane une yeuse isolée revêtue de cette draperie, vous croiriez voir un fantôme traînant après lui ses longs voiles. La scène n'est pas moins pittoresque au grand jour, car une foule de papillons, de mouches brillantes, de colibris, de perruches vertes, de geais d'azur, vient s'accrocher à ces mousses, qui produisent alors l'effet d'une tapisserie en laine blanche où l'ouvrier européen aurait brodé des insectes et des oiseaux éclatants.
C'était dans ces riantes hôtelleries, préparées par le grand Esprit, que nous nous reposions à l'ombre. Lorsque les vents descendaient du ciel pour balancer ce grand cèdre, que le château aérien bâti sur ses branches allait flottant avec les oiseaux et les voyageurs endormis sous ses abris, que mille soupirs sortaient des corridors et des voûtes du mobile édifice, jamais les merveilles de l'ancien Monde n'ont approché de ce monument du désert.
Chaque soir nous allumions un grand feu et nous bâtissions la hutte du voyage avec une écorce élevée sur quatre piquets. Si j'avais tué une dinde sauvage, un ramier, un faisan des bois, nous le suspendions devant le chêne embrasé, au bout d'une gaule plantée en terre, et nous abandonnions au vent le soin de tourner la proie du chasseur. Nous mangions des mousses appelées tripes de roche, des écorces sucrées de bouleau, et des pommes de mai, qui ont le goût de la pêche et de la framboise. Le noyer noir, l'érable, le sumac, fournissaient le vin à notre table. Quelquefois j'allais chercher parmi les roseaux une plante dont la fleur allongée en cornet contenait un verre de la plus pure rosée. Nous bénissions la Providence, qui sur la faible tige d'une fleur avait placé cette source limpide au milieu des marais corrompus, comme elle a mis l'espérance au fond des cœurs ulcérés par le chagrin, comme elle a fait jaillir la vertu du sein des misères de la vie !
Hélas ! je découvris bientôt que je m'étais trompé sur le calme apparent d'Atala. A mesure que nous avancions, elle devenait triste. Souvent elle tressaillait sans cause et tournait précipitamment la tête. Je la surprenais attachant sur moi un regard passionné qu'elle reportait vers le ciel avec une profonde mélancolie. Ce qui m'effrayait surtout était un secret, une pensée cachée au fond de son âme, que j'entrevoyais dans ses yeux. Toujours m'attirant et me repoussant, ranimant et détruisant mes espérances quand je croyais avoir fait un peu de chemin dans son cœur, je me retrouvais au même point. Que de fois elle m'a dit : « O mon jeune amant ! je t'aime comme l'ombre des bois au milieu du jour ! Tu es beau comme le désert avec toutes ses fleurs et toutes ses brises. Si je me penche sur toi, je frémis : si ma main tombe sur la tienne, il me semble que je vais mourir. L'autre jour le vent jeta tes cheveux sur mon visage tandis que tu te délassais sur mon sein, je crus sentir le léger toucher des Esprits invisibles. Oui, j'ai vu les chevrettes de la montagne d'Occone, j'ai entendu le propos des hommes rassasiés de jours : mais la douceur des chevreaux et la sagesse des vieillards sont moins plaisantes et moins fortes que tes paroles. Eh bien, pauvre Chactas, je ne serai jamais ton épouse ! »

Voyez comme on danse

Aquarelle, collage et technique mixte
Format 20/20

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Entrez dans la danse, voyez comme on danse,

Sautez, dansez, embrassez qui vous voudrez....

 À tous les effarouchés de la manif pour tous, oui vous les frileux du bulbe, ceci vous est dédié .

Laissez nous aimer, dorloter ces enfants issus ou pas de nos ventres charmants.

 La famille. Toutes les familles.

 Qu’elles soient homoparentales, monoparentales, recomposées, divorcées etc., quand la Manif pour tous ne jure que par «un papa, une maman, des enfants», le tout béni par la sacro-sainte institution du mariage, là je sens comme un relent moyen-âge , retour en arrière ?
À quand la grande inquisition ?
Faut il encore vivre sous la coupe d'une église vieillotte et rance, coincée dans des affaires de moeurs pas très fraîches ?

Allez zou lecture


Dans « L'oasis »,
  Alain Blottière évoque la magie de Siwa, la plus secrète des oasis, à six cents kilomètres à l'ouest du Nil. Au cœur d'un désert absolu, cette oasis a longtemps vécu dans la pureté de ses traditions. Beauté du site, contraste entre la lumière du désert et l'ombre près des sources, Siwa incarne l'utopie, matérialise le rêve. Alain Blottière a écrit sa nostalgie et son angoisse de ce lieu qui risque de perdre les caractéristiques d'un monde isolé.
Alexandre le Grand s'y rendit pour consulter le célèbre oracle d'Ammon. Lorsqu'il pressentit sa fin « juste après la mort d'Héphestion... son ami, son seul amour depuis l'enfance », il souhaita retourner à Siwa. 
Pour les homosexuels, Siwa est le lieu d'une coutume à faire pâlir d'envie les zélés partisans du mariage gay 











 

Robin des bois

Robin des bois

aquarelle, collage et technique mixte
Format 20/20 

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C'est Robin des bois, qu'on assassine...!

Nous voilà retourné au moyen -âge, Sivens assiégé, bloqué, coupé, isolé du monde extérieure... Impossible d'approvisionner le site en nourriture, en eau et besoin de première urgence... Faut il appeler les casques bleu pour ouvrir un corridor humanitaire..? Les agriculteurs pro barrage annoncent leurs intention de tout bloquer jusqu'à vendredi 06/03/15... Le préfet, en bon bailli donne ses ordres. Les gendarmes s'interposent pour éviter tout contacte entre les deux camps, confortant ainsi le blocus de la fnsea...
Voilà depuis presque deux ans, une poignée d'hommes et femmes se battent pour préserver une zone naturel d'un projet obsolète et pour l'intérêt de tous, contre l'intérêt d'une poignée... Jamais entendu pendant plus d'un ans, malgré leurs demandes de dialogue successives, réprimé par les forces de l'ordre, diffamé dans l'indifférence générale par les pro barrage... Il ne faut que la mort de l'un de leurs sympathisant(Rémi Fraisse) pour que le scandale éclate, que le dialogue s'entrouvre...
Malgré sont soit disant désir d'apaiser les tensions, la préfecture, laisse les pro barrage assiéger les zadistes, laissant ces derniers sans ravitaillement...
Si les agriculteur veulent mettre la pression sur l'état et ses représentants en attendant la décision du 06/03/15, pourquoi ne vont ils pas arroser la préfecture de lisier, comme ils en ont l’habitude...
Simplement parce que ce n'est pas pour mettre la pression sur le CG du Tarn, mais par pur vengeance contre les zadistes qui on contrariés leurs projet obsolète... Pourquoi la préfecture les soutient, parce que le shérif de Nottingham n'aime pas que l'on entame son autorité dans sa foret de Sherwood...
Aujourd’hui, c'est Robin des bois qu'on assiège en pleine foret de Sherwood... Ce sont les milices du shérif de Nottingham qui s'emploient à Sivens...
Nous attendons ardemment le retour de Richard...!

Alexandre Cousin


mardi 24 mars 2015

 Héloïses les tentations d'Abélard



Aquarelle, collage et technique mixte
Format 10 F
zambanawak
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Depuis quand ne peut-on pas nommer les choses ?


Jean Teulé m'a prise , ensorcelée ,son dernier livre Héloïse Ouille! s'est faufilé dans mes rêves, s'est accroché à mes ciseaux ,s'est  glissé insidieusement sous les aquarelles ....
Coupe colle , découpe encolle , devant la couleur se profilait la gouaillerie joyeuse de Jean

" Héloïse commence a en avoir raz la moule de son cul béni de mari !
Alors de ses commentaires, elle ricane parfois en, lisant la nouvelle missive reçue qui, dés le début l'engueule " 


Passons sur les 75 premières pages légèrement érotiques et calientes , pas de quoi en perdre le sommeil ,et laissons nous emporter dans la description du milieu des sclorares et de leur maitre Pierre Abélard ...
Philosophe et théologien ,  qui se heurte à la trés sainte inquisition à coup de logique imparable .

Imaginez cette société courbée sous le joug de l'église, régentée par les terreurs de l'enfer , et là au milieu Abélard maitre chéri , amant d'Héloïse et eunuque de par la vengeance d'un chanoine.

Nous assistons à sa débâcle, de maître chéri et adulé, lui qui rêvait de devenir pape, dégringole sous les coups de l'imbécillité commune qui n'est pas sans rappeler nos concitoyens.....quand la bêtise l'emporte sur la logique chère à Abélard.

" je ne veux pas entendre parler de la logique de dieu! aboie Albéric !


Jean Teulé nous régale de scènes rabelaisiennes de digressions dignes des Monty Phyton

-Coconaille, villenaille, chiennaille, merdaille !
- Que voilà, sire l'amant, un beau langage! Aouh!..

Lisez lisez c'est que du bonheur